L'effet Larsen by Bertholon Delphine

L'effet Larsen by Bertholon Delphine

Auteur:Bertholon,Delphine [Bertholon,Delphine]
La langue: eng
Format: epub
Tags: Roman
Éditeur: JC Lattès
Publié: 2014-05-03T22:00:00+00:00


— Elle doit être dans sa chambre. Attends-moi, je vais voir.

J’ai planté Jonas à la saignée du coude et je suis allée entrouvrir la porte. Mais dans la cage du lit, pas de maman non plus. J’imagine que c’est à ce moment-là que j’ai commencé à m’inquiéter. J’ai quitté la chambre, traversé le couloir. À la salle de bains, j’ai pressé l’interrupteur.

Et j’ai crié.

Je ne crie pas souvent mais là, oui, j’ai crié. Jonas a débarqué et nous a trouvées, Mira les bras pleins de sang, moi au-dessus d’elle complètement affolée à lui prendre le pouls – pouls faible, mais présent. La vitre de protection autour de la baignoire était à demi brisée, les éclats translucides éparpillés autour d’elle sur le sable du carrelage, gros comme des grêlons, coupants comme des lames. Et, au milieu des débris, gisait une clé anglaise.

— Bordel, Nola… Qu’est-ce qui s’est passé ?!

— Appelle le Samu, les pompiers, s’il te plaît, fais quelque chose…

J’ai secoué le corps inerte, « maman, maman », je lui ai collé des gifles, de grandes gifles trop fortes, des gifles de panique. Elle est revenue à elle, lentement, ses yeux se sont rouverts, d’abord deux fentes hâves, puis le bleu, enfin le bleu, et le noir des pupilles, dilaté par les médicaments.

— Maman… Qu’est-ce que t’as fait…?

Elle a essayé de parler, mais elle avait la bouche sèche, les lèvres cartonnées. J’ai pris une serviette, la lui ai calée sous la tête en guise d’oreiller, puis j’ai rempli d’eau le verre à dents. Par petits à-coups, comme on ferait avec un nourrisson, un animal, je l’ai fait boire.

— Le robinet…, chuchota-t-elle en désignant près d’elle la clé à molette. Le robinet gouttait, c’était insupportable… Je n’arrivais pas à le refermer, j’ai forcé mais ça gouttait toujours. Ça gouttait toujours, Moineau, tu comprends ? Je me suis énervée, et puis… Je ne sais pas, j’ai dû glisser…

Jonas s’est encadré dans la porte :

— Les secours arrivent. Deux, trois minutes.

Il m’avait fixée, je me souviens, l’air de dire « Y’a des jours comme ça, vaudrait mieux pas se lever. »

— T’as raison, Jonas… T’as raison. « Le Mal est mort. »



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